L’
Empire allemand était le
Régime politique du
Reich allemand, le premier
État-nation de l’histoire allemande, de 1871 à 1918. C’était une confédération
Constitutionnelle issue de la Confédération de l'Allemagne du Nord et réunissant dans le cadre de la « solution petite-allemande » vingt-deux
monarchies et trois
républiques ainsi qu'une « terre d'empire », l’
Alsace-Lorraine, sous l'autorité d’un empereur allemand, également
roi de Prusse. Il fut fondé le
18 janvier 1871 par la proclamation comme empereur de Guillaume Ier de Prusse au château de Versailles après la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870. Il prit fin le
9 novembre 1918 par l'abdication de l’empereur Guillaume II à l'issue de la Première Guerre mondiale et la proclamation de la république de Weimar.
Il était parfois appelé le Deuxième Empire afin de l’inscrire dans la tradition du Saint Empire Romain Germanique, le « Premier Empire ».
États confédérés
Article détaillé : . Les États composant l'Empire allemand étaient :
- Royaumes : La Prusse, la Bavière, le Wurtemberg et la Saxe.
- Grands-duchés : Bade, Hesse, Mecklenburg-Schwerin, Mecklenburg-Strelitz, Oldenburg et Saxe-Weimar-Eisenach
- Duchés : Anhalt, Brunswick, Saxe-Altenbourg, Saxe-Coburg-Gotha et Saxe-Meiningen-Hildburghausen
- Principautés : Lippe-Detmold, Reuss branche aînée, Reuss branche cadette, Schaumbourg-Lippe, Schwarzbourg-Rudolstadt, Schwarzbourg-Sondernshausen, Waldeck-Pyrmont
- Villes libres : Brême, Hambourg, Lübeck.
- À cela s'ajoute le territoire d'empire d'Alsace-Lorraine ainsi que l'Empire colonial allemand
voir aussi: Les États fédéraux de l'Empire allemand
Territoire et population
En 1900, le Reich couvrait une
Superficie de 540 667 km². Sa population était de 56 millions d’
habitants en 1900 et de 64 903 000 habitants en 1910. La densité moyenne était donc de 120 habitants par km² contre 75,9 en 1871.
L'Empire allemand occupait le Nord et l’Ouest de l’Europe centrale, entre la mer (mer du Nord et mer Baltique) et les Alpes, entre les Vosges et le Niémen à l’Est. Il est entouré au Nord par le Danemark, à l’Est par la Russie, à l’Ouest par la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France, et au Sud par la Suisse et l’Autriche-Hongrie.
Par sa superficie, l'Empire allemand était le troisième des États européens après la Russie et l’Autriche-Hongrie.
Sa Capitale était Berlin.
Système politique
L'Empire allemand a été organisé par la constitution du 16 avril 1871, modifiée le
19 mars 1888. Elle repose, pour une large partie, sur la constitution de la Confédération de l'Allemagne du Nord qui était une oeuvre de
Otto von Bismarck.
L'empereur allemand est le chef de l'armée et de la marine ; il promulgue les lois et dirige la diplomatie. Il nomme un Chancelier impérial (Reichskanzler), qui n'est responsable qu'envers lui, c'est-à-dire qu'il ne dépend pas du parlement élu. C'est, en réalité, le chancelier qui est le maître absolu de l'administration impériale et du gouvernement, puisqu'il préside le Bundesrat ; ministre unique, il décide de l'orientation de la politique et il propose à l'empereur la nomination ou la révocation des secrétaires d'État, des hauts fonctionnaires qui dirigent selon ses ordres les administrations gouvernementales. Les chanceliers sont aussi ministres-présidents de la Prusse.
Les autres organes de l'Empire sont le Bundesrat et le Reichstag.
Le Bundesrat représente les gouvernements des vingt-cinq États ; il est composé de cinquante-huit représentants nommés par les chefs des gouvernements provinciaux, et de trois représentants pour l'Alsace-Lorraine désignés par le Statthaler (ou lieutenant de l'Empereur). Elle est présidée par le chancelier impérial. Elle vote les lois, élabore le budget et contrôle les finances. La Prusse y dispose d'une minorité de blocage et peut imposer son point de vue au reste de l'Empire.
Le Reichstag, élu pour trois ans, puis à partir de 1888 pour cinq ans, représente le peuple allemand. Il est élu au Suffrage universel mais n'a que l'initiative indirecte des lois, et surtout aucun moyen d'action sur le chancelier.
Dans les dernières semaines du régime, le parlementarisme sera instauré par la Réforme d'Octobre.
Histoire
La période de fondation
Le 18 janvier 1871, dans une France vaincue, l’Empire est proclamé dans la
Galerie des Glaces du château de Versailles et Guillaume Ier, roi de
Prusse, devient empereur allemand. On appelle période fondation (
Gründungszeit) la période correspondant au règne de Guillaume I
er, jusqu’en 1888, et au mandat d’
Otto von Bismarck comme chancelier impérial.
Dès sa création, l’Empire est marqué par des crises graves. Bismarck voit un peu partout des ennemis du nouveau régime : les catholiques regroupés dans le parti du Zentrum et contre lequel il mène le Kulturkampf ; les Polonais de la province de Posnanie ; les Français d’Alsace-Lorraine ; les Welfes de Hanovre ; les socialistes qui se forment en Parti social-démocrate (SPD). Après deux attentats contre l’empereur en 1878, mais commis par des individus agissant seul, Bismarck fait voter par les conservateurs et les libéraux du Reichstag, le 18 octobre 1878, une loi qui interdit les associations socialistes, social-démocrates ou communistes visant le « renversement de l’autorité de l’État ou de l’ordre social établis », ainsi que leurs journaux, leurs rassemblements et leurs membres qui sont menacés d’exil.
En même temps, Bismarck mène une politique sociale visant à apaiser certaines revendications sociales et à diminuer l’audience de la social-démocratie : le 15 juin 1883, la loi sur l’Assurance maladie est adoptée.
La période wilhelmienne
Le 9 mars 1888, Guillaume I
er meurt à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Son fils Frédéric III, déjà atteint d’une maladie incurable, lui succède sur le trône et meurt après cent jours de règne le 15 juin. Son successeur, Guillaume II, âgé de vingt-neuf ans et petits-fils de Guillaume Ier, accède alors au trône. On appellera cette année l’année des Trois Empereurs. On qualifie de wilhelmienne la deuxième phase de l’Empire, correspondant au règne de Guillaume II. Elle est marquée par la primauté de l’empereur dans la politique, notamment en politique extérieure où la prudence bismarckienne cède le pas à la
Weltpolitik.
Le 18 mars 1890, Bismarck soumet une demande de mise en congé à l’empereur en raison du conflit qui les oppose en politique extérieure. Deux jours plus tard, le 20 mars 1890, il est démis de ses fonctions de chancelier impérial et de ministre-président de la Prusse, et le général Leo von Caprivi lui succède.
Le chancelier von Caprivi ne prolonge pas la loi antisocialiste.
La chute de l’Empire
À la fin de la Première Guerre mondiale, la révolution de Novembre provoque la chute du régime impérial. Le 9 novembre 1918, le chancelier
Maximilian von Baden, après avoir décrété l’abdication de l’empereur Guillaume II et la renonciation au trône du prince héritier
Wilhelm, démissionne et transmet ses pouvoirs à
Friedrich Ebert, chef des sociaux-démocrates majoritaires. Le même jour, la république est proclamée par
Philipp Scheidemann.
Colonies
Article détaillé : . À partir de 1883, l'Allemagne a conquis des territoires en Afrique, en Asie et en Océanie, qui seront appelés territoires de protectorats (
Schutzgebiete) :
Liens externes